Après le Congo Brazzaville, la Fashion Week 100% Africa s’invite en Guinée Conakry pour une semaine entièrement consacrée à la femme.
L’invité d’honneur ou plutôt la personne autour de laquelle tourne la cérémonie est Binta Diallo. Un mannequin local ayant percé aux États unis depuis 2002 que nous pourrions qualifier de Naomie Campbell local.
Un défilé toujours placé sous l’effigie du traditionnel et de l’ethnique
La Fashion Week en Guinée n’est pas l’occasion de repasser des boubous en pagaille. Elle émancipe la femme en faisant de la tradition un effet de mode à part entière où l’urbanité à tout son style. Attention à celui qui dirait que cet évènement ne se travaille que de façon locale. Les africains sont carrément beaucoup plus scotchés que nous aux réseaux sociaux.
Sans manque d’imagination et avec la soif d’un avenir meilleur, la Fashion Week dénote leur façon de s’exprimer et d’oublier les crises sanitaires terribles des dernières années dont Ébola. Une joie et du positivisme que les femmes partagent sans demi-mesure dans une société connue pour son machisme.
La Guinée est un pays de couturière où la nouvelle génération ne demande qu’à innover pour pouvoir produire des vêtements de meilleure qualité et coller définitivement avec la mode de la décennie 2020.
Vu sous un bon œil, la Fashion Week de Conakry sera elle aussi tournée sous l’angle de la récupération. Un part d’écologie où le système D n’est jamais loin marque aussi le champ vers des créations d’un nouveau genre.
L’ambassadrice US native du pays est donc aussi là pour donner l’impulsion nécessaire et apporter plus de professionnalisme au cœur de ce défilé de mode original.
Un évènement présent pour défendre des valeurs morales
Dans le pays des droits de l’Homme qu’est la France, la Fashion Week vante l’industrie du luxe à la française où les paparazzis se ruent sur les candidats pour développer les meilleurs spots photos ainsi que les prix des robes qui finiront par faire parler d’elle dans tous les magazines people.
La Guinée se veut un peu plus humble en s’attaquant avec prudence et affirmation à des sujets de sociétés beaucoup plus controversés. La Fashion Week est là pour développer l’art mais aussi pour s’exprimer fortement et ouvertement vers l’extérieur sur des sujets tabous que les femmes n’ont plus honte d’aborder.
Cette émancipation des femmes par la mode est donc l’occasion de dénoncer l’horreur des excisions, les mariages et le travail forcé des filles dans une société encore trop reculé. Aminata Diallo, toujours notre mannequin vivant au pays de l’Oncle Sam a donc ouvert des centres sociaux où plus de 150 filles de la capitale travaille la couture sous l’angle de la mode.
Ce sont donc ses mains aux doigts de fée qui mettront à l’honneur les plus belles tenues sous l’œil aiguisée de la grande chef.
Du point de vue ethnique, les Guinéennes prêtent à défiler sont quant à elle tout comme en Éthiopie des mensurations très recherchées par la mode. Fine et grande, elles correspondent aux standards recherchés. En effet, depuis que Naomi Campbell a ouvert la voie à la beauté Black et ambrée, la mode se démocratise toujours un petit peu plus.
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